Il y a un sujet que je n’ai jamais abordé sur le blog, plusieurs articles sont restés à l’état de brouillon, souvent relus, modifiés et finalement jamais publiés. Ce sujet, c’est la précocité. Plusieurs fois j’ai eu envie de partager ce que nous vivons au quotidien avec un enfant à très haut potentiel, d’échanger avec d’autres parents, et à chaque fois je n’ai pas eu le courage.

Mais il y a quelques jours, j’ai découvert le livre d’Alexandra Reynaud, Les tribulations d’un petit zèbre, à peine reçu je n’ai pas pu m’empêcher de le lire et je ne me suis plus arrêtée.

les_tribulations_dun_petit_zebre

Alexandra est la maman d’ un petit zèbre dont le THPI (Très haut potentiel intellectuel) est découvert lorsqu’il a 4 ans. Cet ouvrage retrace l’histoire de son fils, Elijah, depuis que le diagnostic a été posé jusqu’à aujourd’hui : ses passions, sa formidable soif de découverte, ses joies, sa sensibilité. Mais aussi ses peines, ses difficultés au sein de l’institution scolaire face à certains enseignants ou enfants qui ne comprennent pas ses différences et sa douance.

Extrait :

« Sur le moment, le chiffre de QI d’Elijah ne m’avait absolument pas parlé. Ne connaissant rien de l’échelle utilisée, je n’avais pas saisi ce qu’elle recouvrait, pour autant le « très concerné » appuyé par un sourire complice de la clinicienne n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde. […] Le quotient intellectuel, ou QI, n’est pas un chiffre absolu (on parle bien de chiffre, alors qu’il s’agit techniquement d’un nombre), il est un score relatif qui permet de comparer les performances de celui qui a passé le test à celles d’un individu dans la norme. Sur la courbe de Gauss, au centre (aux alentours de 100), se trouve la norme qui représente la plus grande partie des gens. […] La définition la plus fréquemment utilisée du surdouement s’appuie sur un QI total supérieur ou égal à 130, sur une échelle standard […] La marque situant Elijah sur cette distribution était placée à l’extrémité droite de la courbe en cloche. Frappée par cette matérialisation imagée, tout cela prenait sens et se concrétisait pour moi ; la croix était tellement éloignée du tronc central définissant la vraie norme qu’elle m’ébranlait. […] C’est à cet instant précis que j’ai réalisé qu’effectivement, mon garçon n’était décidément pas comme tout le monde. »

Son parcours ressemble tellement à celui de notre petit zèbre que ce livre m’a beaucoup touchée. J’ai eu l’impression de revivre tout ce que nous avons traversé, les moments de joie comme les embûches. Dans quelques jours, A. va rentrer au collège, il a un an d’avance, s’ennuie toujours à l’école. Pour l’instant nous avons repoussé l’idée d’un deuxième saut de classe ou celle d’un internat dans un établissement avec d’autres enfants comme lui mais pour combien de temps ? Et est-ce vraiment la solution ?

Je ne parlerai pas de chiffres ici, mais effectivement, comme Elijah, A. fait partie des 0,025 % de la population qui se trouve à l’extrémité droite de la courbe en cloche et pour nous aussi, ça a été un choc le jour où nous l’avons appris.

Si je peux vous donner un conseil, un seul, si vous avez un doute sur votre enfant, ne le laissez pas seul. Les tests évaluant le QI vous permettront de lever ces doutes. Ils nous ont aussi permis de réfléchir aux meilleures solutions pour A. tout en lui montrant notre soutien dans ce qu’il peut vivre au quotidien. Depuis que A. est petit, j’ai tout entendu, les remarques agréables comme les plus désagréables, et s’il y a bien une phrase que je ne peux plus entendre c’est « Je ne suis pas pour les sauts de classe », car quand on a un enfant qui pleure pour aller à l’école, qui souffre tellement il s’ennuie, qui développe de l’eczéma ou toutes sortes de démangeaisons, je peux vous dire qu’on ne se pose pas la question si on est pour ou contre et qu’on souhaite qu’une seule chose, que son enfant aille mieux.  Et je crois que le saut de classe est la meilleure des choses qui soit arrivée à A, même si malheureusement ce n’est pas suffisant pour lui et qu’il faudrait envisager autre chose.

Que vous soyez parents d’un enfant à haut potentiel, enseignant, éducateur ou autre, je vous conseille ce livre qui concerne tout le monde car il aide à comprendre la différence dont peuvent souffrir les personnes dont le quotient intellectuel est supérieur à 130. Et pas seulement avec des chiffres et des statistiques mais tout simplement parce que cette maman partage son expérience, le parcours de son fils.

Les tribulations d’un petit zèbre – Alexandra Reynaud – 180 pages – Juillet 2016 – 15 euros chez Amazon.

les_tribulations_dun_petit_zebreEt n’hésitez pas à faire un tour sur son blog http://les-tribulations-dun-petit-zebre.com.

Merci aux éditions

eyrolles

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15 Comments on Avoir un enfant précoce [Les tribulations d’un petit zèbre ]

  1. Je suis justement censée aller faire tester Célyan mais j’appréhende les conséquences tout autant que j’appréhende cette nouvelle année scolaire à l’entendre me dire je m’ennuie à l’école c’est trop facile

  2. Je me suis mise à le lire suite à ton conseil.
    Bon courage à vous et à ton grand. J’espère qu’il trouvera son bonheur au collège.
    Bonne rentrée.

    • Oui c’est une vraie galère mais je me mets aussi à la place des parents qui ont des enfants en difficulté et ce n’est pas simple non plus.

  3. Ici on nous a refusé le saut de classe suite aux soucis de lecture de la grande
    C’est vrai que d’entendre tous les soirs : je m’ennuie , marre qu’on répète les mêmes choses
    Mais le pire pour moi à été le psy : surveillez la bien au collège car elle va déprimer très vite ….. Ok donc je fais quoi à part rester seule face à cette situation et l’incompréhension ?
    Sans parler du frère qui suit le même chemin le CP sera longgggggg pour lui
    Et nos nerfs à vifs d’avoir des « adultes » dans des corps d’enfants à qui on doit tout de même apprendre les bases de la vie

    • Nous avons eu la chance de rencontrer une psy très bien, spécialisée dans le domaine avec qui nous gardons contact et je n’hésite pas à l’appeler ou à lui envoyer un mail quand j’ai besoin de conseils mais si nous ne l’avions pas, nous serions effectivement bien démunis…
      Bon courage.

  4. En arriver au diagnostic de précocité et lever le voile sur tout le mystère de ce qui se passait dans la tête de notre Zébulon a été un véritable soulagement… Pour avancer, c’est toujours mieux de savoir ! Et le blog des Tribulations d’un petit zèbre est une mine d’informations !!!! Pour Zébulon, on a la totale : épilepsie, dyslexie, dysorthographie et précocité mais on est accompagnés par une super orthophoniste et une excellente psy et depuis qu’on sait, c’est bien plus simple… Pour Zebulon comme pour nous !

  5. De tout coeur avec vous!! Cette rentrée est compliquée pour nous, avec un 17 ans en terminale S qui SAIT qu’il va s’ennuyer (il s’ennuie depuis le 1er après midi de sa petite section mais.. on n’a pas vu, on n’a pas entendu, on n’a pas su… on n’a pas voulu?), un 14 ans qui rentre au lycée avec 1 an d’avance et qui attend beaucoup mais qui risque d’être déçu, et une 10 ans que nous « surveillons » peut être trop et qui n’attend qu’une chose, retrouver ses copines… pour l’instant tout va bien pour elle. Et une maman épuisée d’avance!!!
    N’attendez pas, écoutez vous, écoutez les professionnels (prof tout court!) qui alertent, car parfois ils alertent, vraiment!!! Et écoutons nos enfants…

    • Pas facile quand on en a plusieurs dans une fratrie, ma dernière s’ennuie aussi et pleure pour aller à l’école… On m’a dit que c’était moins compliqué pour les filles car elles sont plus scolaires mais j’appréhende…

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